LES BASES DE LA PHOTOGRAPHIE D’ARCHITECTURE – EXTERIEUR

La photographie d’architecture demande quelques points de vigilance pour obtenir un résultat de qualité.

Afin de progresser ou de se rappeler les points intéressants à connaitre, nous nous attarderons sur les perspectives, les distorsions optiques, l’adaptation à la lumière naturelle, la composition mais aussi la recherche des détails importants de la mission.

N’oublions pas que l’architecture est l’un des neuf arts majeurs ! Il est important de bien savoir le mettre en valeur.

Illustrations de l’article avec un reportage sur une chaufferie (architecte : WIMM)

Les perspectives en architecture

Il est important de pouvoir contrôler les perspectives pour rester fidèle à la réalité lorsque l’on souhaite reproduire fidèlement notre vision. 

A la prise de vue, plusieurs techniques sont possibles suivant l’environnement du bâtiment à photographier. Tout d’abord, nous pouvons nous éloigner du sujet quand cela est possible pour utiliser une focale plus longue qui diminue l’effet de contre plongé. Cela évite ou réduit les lignes verticales convergentes.

Cependant dans certains cas, les contraintes de site ne pourront pas permettre ce recul. Vous aurez un bâtiment en face du votre ou encore le souhait de ne pas avoir un premier plan… 

L’utilisation d’un objectif à bascule et à décentrement est une solution pour contrôler les perspectives et respecter l’architecture du concepteur dès la prise de vue. Pour faire simple, l’objectif a une partie optique qui peut bouger. De ce fait, le capteur et le sujet restent dans deux plans parallèles, élément indispensable pour le respect des perspectives. 

Dernière solution, le développement de la photo en post traitement permettra grâce aux logiciels comme Lightroom ou Photoshop de redresser les perspectives. Nous noterons que dans ce cas une perte d’information aura lieu au pourtour de la photographie lors de cette manipulation. Cette dernière est due au changement des proportions et donc d’un recadrage obligatoire. 

Conseil, il faut lors de la prise de vue anticiper ce recadrage forcé en augmentant sur votre cliché l’environnement autour du bâtiment afin d’avoir suffisant d’informations sans rogner le sujet.

Les distorsions optiques

Ce sont des déformations géométriques induites par les objectifs photographiques. Les différences de qualité des objectifs auront une incidence directe sur ces distorsions mais aussi sur le type. Les objectifs grand angle auront plus de distorsion en général.

Ils modifient le grossissement en fonction du champ et créent des défauts. Nous pouvons la remarquer par des bords de l’image courbés vers l’extérieur ou vers l’intérieur.

Les logiciels de développement comme par exemple Adobe Lightroom ou DxO proposent des profils de correction suivant les références des objectifs utilisés afin de corriger ces distorsions. Pour plus de précision, il est possible d’affiner manuellement les réglages.

S’adapter à la lumière naturelle

Une préparation en amont du reportage aidera à choisir le créneau le plus favorable à un rendu de qualité. Le soleil se lève à l’Est et se couche à l’Ouest donc l’orientation du bâtiment joue un rôle important suivant l’importance des façades. L’éclairage ne sera jamais identique sur toutes les façades.

Le choix des horaires est primordial dans la qualité du rendu des photos : dans la majorité des cas certains créneaux sont à privilégier :

  • Les heures bleues : un ciel bleu aux couleurs douces en début et fin de journée pendant ces heures. La prise de vue est possible 30 minutes avant le lever du soleil ou 30 minutes après le coucher
  • Les heures dorées (ou golden hour) : une lumière exceptionnelle aux tons orangés, jaunes et toujours relativement douce. La prise de vue est possible une heure après le lever du soleil et une heure avant son coucher. 

Pour ma part, je préfère éviter dans la mesure du possible les heures en pleines journées où la lumière sera dure et forte, provoquant des ombres marquées et de forts contrastes. Vous pouvez réserver ces créneaux à des prises de vue en intérieur par exemple où il est plus simple de s’affranchir de ces lumières dures.

La météo joue aussi son rôle sur la lumière. Une journée nuageuse n’aura pas le même rendu sur l’architecture qu’une journée ensoleillée.

Il faut observer la lumière : elle apporte et dessine très souvent des lignes photogéniques et des effets graphiques.

jeu d'ombre résille bois

Composer et rechercher les détails

La composition est importante pour obtenir la représentation souhaitée. L’entrainement est le moyen le plus sûre pour trouver les cadrages références qui seront votre style.

Vous pouvez vous attarder sur des perspectives décalées, des symétries parfaites. Les reflets sur les vitres ou sur une surface d’eau animent l’architecture.

Les détails sont souvent très photogéniques et permettent de mettre en valeur :

  • L’acte de construire, le savoir-faire
  • Un produit, un mobilier
  • La spécificité du sujet

Astuce : si vous jouez sur la profondeur de champs, vous pourrez plus ou moins isoler votre détail avec un bokeh en arrière-plan (flou artistique).

Pour finir, je pense qu’il est indispensable d’utiliser un trépied afin de réaliser des compositions plus fines, en prenant le temps de la réflexion et du souci du détail. 

Vous pouvez découvrir plus de photographies d’architecture dans mon portfolio en cliquant ci dessous

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